Comment le projet HOPE peut aider à prévenir les blessures des chevaux de sport ?

projet HOPE capteur Polar

Depuis février 2024, l’Université de Rennes 2, en collaboration avec l’IFCE et l’université de Caen, mène le projet de recherche HOPE sur le plateau technique de Saumur pour optimiser l’entraînement des jeunes chevaux de sport.

Une quinzaine de jeunes chevaux participent à des tests d’effort pour analyser différents indicateurs clés. L’objectif est de valider des moyens de mesure de la charge d’entraînement et de la condition physique du cheval de sport afin d’évaluer l’impact de différents types d’entraînement.

projet HOPE prise de mesuresComment mesurer la charge de travail des chevaux ? Une intensité insuffisante ou trop élevée lors de la pratique peut augmenter le risque de blessures et limiter la progression du cheval. Pour mieux comprendre cette charge de travail, un groupe de jeunes chevaux est suivi quotidiennement à l’aide de différents outils.

Lisa PoitevineauDepuis octobre 2024, Lisa Poitevineau et 15 cavaliers stagiaires en 2e année de formation à l’IFCE de Saumur mesurent régulièrement les capacités de leurs jeunes chevaux. Ils analysent différents indicateurs de l’effort comme la fréquence cardiaque et la lactatémie lors de tests d’effort.

La fréquence cardiaque : un indicateur clé de l’effort

La fréquence cardiaque agit comme un baromètre de l’effort physique. Elle correspond au nombre de battements par minute du cœur (BPM) et permet de comprendre comment réagit le cheval en fonction de l’effort. En effet, plus l’effort est intense, plus la fréquence cardiaque augmente. Grâce à des cardiofréquencemètres composés d’une montre POLAR®, d’électrodes et d’un émetteur, les cavaliers et les chercheurs peuvent mesurer la fréquence cardiaque en temps réel.

La fréquence cardiaque permet d’ajuster l’intensité d’un effort et de détecter d’éventuelles fatigues musculaires ou un surentraînement. Si la récupération après l’effort est anormalement longue, cela peut indiquer que le cheval n’est pas en état de forme. Cependant, la fréquence cardiaque est également influencée par différents facteurs comme l’environnement ou la température.

De plus, chaque cheval a une fréquence cardiaque maximale qui lui est propre, ce qui rend les comparaisons entre individus plus difficiles. L’utilisation seule de la fréquence cardiaque n’est donc pas suffisante pour mesurer la charge d’entraînement.

C’est pourquoi le projet HOPE utilise en plus d’autres indicateurs pour ses recherches.

Le lactate et récupération : un marqueur de l’effort essentiel

Lors d’un effort, les muscles produisent du lactate. Tant qu’ils l’éliminent facilement, le cheval peut poursuivre son effort. Mais au-delà d’un certain seuil (le seuil anaérobie), le lactate s’accumule rapidement. Cela entraîne une fatigue musculaire et une diminution des performances. La mesure de la lactatémie (taux de lactate dans le sang), est donc utilisée pour :

  • Déterminer le seuil anaérobie de chaque cheval,
  • Identifier l’intensité précise d’un effort après une séance

En comparant la fréquence cardiaque au seuil anaérobie, le cavalier peut connaître en temps réel le niveau d’intensité de son exercice. Il peut donc ajuster son entraînement en conséquence.

Le projet HOPE illustre l’importance d’un suivi scientifique précis dans la gestion de l’entraînement des chevaux. Grâce aux analyses de la fréquence cardiaque et du lactate, cavaliers et chercheurs disposent d’outils fiables pour ajuster la charge de travail, optimiser la récupération et prévenir les blessures. Une avancée majeure qui permet d’allier performance et bien-être au service des chevaux.

Rédaction : Diego Torrealba


Relais courtois de brèves pour L’institut français du cheval et de l’équitation

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